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de l’injustice de celui que j’aurais voulu aimer et adorer pour la vie.

Huit heures sonnèrent, et Senneval ne manqua pas de se trouver dans le cabinet de toilette de la comtesse ; l’odeur suave et voluptueuse de ce séjour, les témoins nombreux des plaisirs dont il fut le temple, les vêtemens épars d’une femme encore belle et séduisante, tout ce prestige, qui plongea le pauvre St.-Preux dans une délicieuse extase (7), ne produisit rien sur Senneval ; son ame et son cœur étaient entièrement à l’espoir, à l’impatience : un bruit se fait entendre… c’est Sophie ; dieux qu’elle est belle ! Volez, momens trop longs, disparaissez barrières insupportables, tombez voiles importuns ! Une partie de ces vœux