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comtesse, aussi exact observateur des pertes vainement dissimulées de la coquette, qu’admirateur des attraits récemment acquis de la belle Sophie, laissa tomber sur elle des regards pleins de feu et d’amour. La comtesse le vit : perdre un amant… ce n’était rien ; mais être prévenue, souffrir la concurrence d’une… Vengeance ! ce fut le cri de l’orgueil outragé et du dépit arrivé à son comble : chasser Sophie, la confondre avec des valets, la précipiter d’un excès de faveur dans l’humiliation et l’opprobre, c’était trop peu : Senneval était coupable ; il devait être puni, et cruellement puni. Pour y parvenir, madame de Sénange s’arrêta à un projet vraiment infernal ; d’abord elle eut un entretien avec Sophie, exactement