Page:Le Sylphe galant et observateur, 1801.djvu/174

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 162 )

Avec un ruban je me joue
Il est bon de tout ménager.
Je le dérange, il se dénoue
Sans que je paroisse y songer.
Combien de trésors il recèle !
Deux jolis globes arrondis,
Allans, venans, sous la main enhardis,
Et pour le coup l’ardeur étoit bien naturelle.
J’y comptois : une émotion,
Qui sans mentir avait quelqu’apparence,
Par degrés affermit mon ton,
Et me rend presque l’espérance.
Près du ruban je dérobe un baiser,
Et je guette toujours l’effet qu’il va produire ;
Madame aussi guêtoit… dépêchez-vous d’en rire.
Tout pour l’amour sembloit se disposer.
J’en suis presqu’au degré d’aimer à la folie :
Issé m’embrasse avec vivacité ;
Par mes pressentimens je l’avais attendrie,
Et bonnement elle se fie
À quelqu’espoir de volupté…
C’en est fait, je me crois à l’abri du reproche ;
Je me surprends un air, un assez bon maintien,