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petit manuscrit de Pauline. Le voici.

C’est Florville qui raconte lui-même sa véritable histoire, modestement présentée comme un rêve :

LE RÊVE IMPATIENTANT.


Vous le dirai-je ou non ? tirez-moi d’embarras.
Ce rêve est scandaleux, mesdames.
Vous m’arrêterez en tous cas,
Si le scrupule effarouche vos âmes.
Que dis-je, à quoi bon ces débats ?
Par le plus chaste nœud n’êtes-vous point liées ?
Je vous crois toutes mariées.
Non, vous ne m’arrêterez pas.
J’ai rêvé cette nuit, et je vous le confie,
J’ai rêvé… (jusque-là tout me paraît décent)
Que j’épousais une fille jolie.
Corsage leste et minois agaçant,
Petite main, petite bouche,
Pied si mignon qu’il eût rempli d’ardeurs
Le mandarin le plus farouche,

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