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vous, l’époque de mon début dans la carrière amoureuse est déjà loin de moi ; mais je veux vous faire confidence de ce qui m’est arrivé hier avec cet aimable et fou de Verneuil que bien connaissez. Il m’adorait depuis trois mois ; mais l’extréme sévérité de manière, cette duegne impitoyable qui me conduit ici et qui surveille toutes mes démarches, multipliait sans cesse les obstacles à des entrevues particulières et à un bonheur, objet constant de mes vœux, rendus plus fervens par tous les feux d’un tempérament auquel je ne pouvais plus résister. Un jour, je fus assez heureuse pour voir un instant Verneuil sans témoins ; mais les dangers nous environnaient, et d’ailleurs, ne voulant pas être le prix d’un premier combat, je fus forcée à me défendre ; quelques baisers brû-

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