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tous voiles ses esclaves infortunées, elle se réunit et se grouppe avec elles sur un des lits de repos, les caresse et les déchire tour-à-tour, saisit des mains d’Evelina le terrible martinet, frappe avec force les beautés éblouissantes dont elle est entourée, fait couler le sang sous ses coups, ses dilacérations et ses morsures ; et au milieu des pleurs, et enivrée, excitée par le spectacle de la douleur, elle arrive enfin à des accès de volupté dont l’énergie fait crisper ses cheveux et frissonner tout son corps agité d’une violente convulsion.

Fuions, dit Bel-Rose, ce lieu où, ne se bornant pas à un écart révoltant, une femme, à la fois dégradée et barbare, boit la volupté avec les pleurs, et allie deux extrêmes aussi éloignés, que les supplices et le plaisir. La scène affreuse dont je