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poussa en disant qu’elle n’aimait pas les trônes.

À quinze ans, sa protectrice, effrayée et jalouse de sa beauté, l’humilia. Victorine (c’était alors son nom), était trop fière pour supporter un outrage ; mais elle était sans ressource. Notre état social n’offre guère, à la beauté sans richesse, que la prostitution, ou des travaux aussi pénibles que mal payés. Victorine, incapable des uns, ayant horreur de l’autre, se décide pourtant. Aspasie et Ninon ont paru dans la carrière qui lui est présentée ; c’en est assez : elle sort du boudoir, se place dans l’anti-chambre, arrête le premier homme qui sort et lui dit avec courage : Voulez-vous mes prémices ? dès ce soir je pars, je me fais enlever. La proposition est acceptée ; mille louis sont le prix de la pre-