rendre heureuse, il la pressa de
s’expliquer sur les chagrins cruels
auxquels elle paraissait secrettement
en proie. La dame se défendit
long-tems, et ne voulait répondre
que par son embarras et sa rougeur.
Vivement pressée, et ne pouvant
plus résister, tu le veux, dit-elle,
je vais parler :
Pourquoi feins-tu un amour que tu n’as jamais éprouvé ? tu cherches en vain à me dissimuler tes mépris et mon malheur : tu m’aimes, cruel, et pourtant je n’ai reçu de toi que des caresses, des tendres baisers, des attouchemens délicats ! Est-ce ainsi qu’une flamme véritable se manifeste ! Tu m’aimes, et tu ne m’as jamais frappée ! tu m’aimes, et tu n’offris jamais à ma vue les verges bienfaisantes qui doivent m’engager à répondre à tes transports : ignorerais-tu que, dans le