Page:Le Sylphe galant et observateur, 1801.djvu/113

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 101 )


rendre heureuse, il la pressa de s’expliquer sur les chagrins cruels auxquels elle paraissait secrettement en proie. La dame se défendit long-tems, et ne voulait répondre que par son embarras et sa rougeur. Vivement pressée, et ne pouvant plus résister, tu le veux, dit-elle, je vais parler :

Pourquoi feins-tu un amour que tu n’as jamais éprouvé ? tu cherches en vain à me dissimuler tes mépris et mon malheur : tu m’aimes, cruel, et pourtant je n’ai reçu de toi que des caresses, des tendres baisers, des attouchemens délicats ! Est-ce ainsi qu’une flamme véritable se manifeste ! Tu m’aimes, et tu ne m’as jamais frappée ! tu m’aimes, et tu n’offris jamais à ma vue les verges bienfaisantes qui doivent m’engager à répondre à tes transports : ignorerais-tu que, dans le

I 3