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LE SYLPHE LES MERVEILLES DU DAUPHINÈ -+*»— LE PIC DE L'cAIGUILLE Ainsi que le poète aux amours ingénues, Pour monter vers le ciel tu déchires les nues Et tu vas te baigner dans les atomes d'or Qui peuplent l'éther bleu, ce séjour du condor ; Inaccessible pic, de tes faces chenues Le lierre vigoureux laisse les rides nues ; Mais pendant qu'entouré d'ombres notre sol dort, Tu t'enivres d'un chaud rayon de Messidor. Tempête, trombe, éclair, les éléments, l'orage, Rien ne peut t'ébranler, rien ne peut t'émouvoir : Mastodonte d'airain, quel est donc ton pouvoir Pour rester impassible aux assauts de leur rage ? Quand pourrons-nous enfin du haut de ton granit, Victorieux, monter, monter jusqu'au zénith!