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POÉSIES DES POÈTES DU DAUPHINÉ « Jupiter, prète-moi ta foudre, S'écria Lycoris un jour; « Donne que je réduise en poudre « Le temple où j'ai connu l'Amour. « Alcide, que ne suis-je armée « De ta massue ou de tes traits, « Pour venger la terre alarmée « Et punir un dieu que je hais! « Médée, enseigne-moi l'usage « De tes plus noirs enchantements ; « Formons pour lui quelque breuvage

  • Egal au poison des amants.

« Ah! si, dans ma fureur extrême, « Je tenais ce monstre odieux!... « Le voici, lui dit l'Amour même « Qui soudain parut à ses yeux.

  • Venge-toi, punis, si tu l'oses. »

Interdite à ce prompt retour, Elle prit un bouquet de roses Pour corriger le jeune Amour. On dit même que la bergère Dans ses bras n'osait le presser, Et, frappant d'une main légère, Craignait encor de le blesser. ODE GENTIL-BERNARD.