Page:Le Sylphe - Poésies des poètes du Dauphiné, tome 1, 1887.djvu/152

Cette page n’a pas encore été corrigée

LE SYLPHE Oui, certe, elle est douce et câline, Et nulle mieux qu'elle ne sait Prendre un pauvre cœur au lacet De sa grâce exquise et féline. Mais, hélas! rien dans sa poitrine Ne palpite sous le corset. Vous la croyez humaine! Et c'est Un roc qui résiste à la mine. Oh! qu'elle peut habilement Vous enjôler d'un doux sourire ! Oui, ses beaux yeux semblent vous dire Je suis à toi, j'en fais serment. Sa lèvre les donne à l'amant Ces baisers pour qui l'on soupire! — Sa bouche est celle d'un vampire! Regard, baiser, tout cela ment! Je l'aimais d'une amour profonde! J'étais sincère, audacieux! J'avais assez de flamme aux yeux Pour qu'à mon cœur son cœur réponde. Je la crus — erreur sans seconde ! — Un ange descendu des cieux ! C'était un démon vicieux Par Satan lâché sur le monde. Elle sut se laisser offrir Mon cœur, ma pensée et ma vie. Et moi, j'avais l'âme ravie. Et je voyais le ciel s'ouvrir. Las! d'élu je devins martyr ! Aussi cruelle que jolie, Elleseritdemafolie... — Et pour elle je vais mourir.