Page:Le Sylphe - Poésies des poètes du Dauphiné, tome 1, 1887.djvu/150

Cette page n’a pas encore été corrigée

144 LE SYLPHE Voyez ! — malgré que je m'en blâme, Pour tout le bien qu'elle m'a fait, Je ne vais lui rendre, en effet, Que du mal, à la pauvre femme ! BALLADE POUR SA MERE Douce mère, qui me portas Avec mille sollicitudes ; Toi qui souffris des maux si rudes Et dans la douleur m'enfantas ; Toi qui souris à mon enfance, Puisque tu m'as donné le jour, Je te devais reconnaissance ! . . . — Mais trop dur est le mal d'amour. Tu m'as, en ma prime jeunesse, Consolé les jours et les nuits, Prenant pour toi tous les ennuis, Ecartant de moi la tristesse. Je te devais bien, en retour, Unpeudepaix,unpeudejoie; Mais mon cœur sous la douleur ploie, Car trop dur est le mal d'amour. Or, tandis qu'elle me repousse, Celle dont je me suis épris, Qu'elle m'accable de mépris, Toujours, toi, tu m'as été douce. Certes, je devrais à mon tour, Méprisant l'ingrate maîtresse, Te donner toute ma tendresse. . . Mais trop dur est le mal d'amour.