Page:Le Sylphe - Poésies des poètes du Dauphiné, tome 1, 1887.djvu/133

Cette page n’a pas encore été corrigée

POÉSIES DES POÈTES DU DAUPH1NÉ Et va te porter en offrande A la croix du chemin. Tu n'es ni rose ni belle, Tu croîs en liberté, Et c'est de ta manne éternelle Que vit l'humanité. Tu fleuris dans la plaine blonde Lorsque Juin est en feu, Achevant ton œuvre féconde Sous le regard de Dieu. Dans ta corolle s'élabore Le suc puissant du grain; Le soleil l'achève et le 'dore : Nous en ferons du pain! O fleur laborieuse et chaste, Salut, ô fleur du blé, Toi qui t'épanouis sans faste Dans l'épi barbelé. Charles REYNAUD, de Vienne (1821-1853).