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POÉSIES DES POÈTES DU DAUPHINK Il5

La voix se tut. Du fond des abîmes larouch.es, Comme si tous ces flots n'étaient plus que des bouches. '.Mille rugissements montèrent à la fois. Puis, comme si quelqu'un l'eût voulu, les grands bois Qui dressent dans l'azur leurs branches dentelées, Les torrents, les rochers, les cimes crénelées, Le ciel, où Dieu lui-même écoutait par moments, Eurent comme un écho de ces rugissements... Et le poète vit, ô spectacle sublime! Les flots bleus resplendir ensemble dans l'abîme. Et comme en ce moment le ciel était serein, Que le soleil semblait, formidable burin, Graver dans le ciel pur des images sacrées, Il aperçut au fond des vagues empourprées, Liquides diamants, impalpables rayons, Tout l'avenir écrit en mille visions!... Et comme il relevait son front brûlant encore, Chaque flot déroulait un ruban tricolore! Auguste GILLOUIN.