Page:Le Stylet en langue de carpe.djvu/59

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tard. J’entends l’ardente rousse qui la rejoint dans le vestibule. Des cris incompréhensibles me viennent. Une sorte de lutte sonne, puis un gémissement. Je perçois encore le bruit d’une chute, comme si l’une des deux inconnues s’affaissait. Pauvre May… L’autre va la tuer… Et moi ?…

Rageusement, je secoue encore mes liens, quand…

C’est May qui reparaît à la porte.

Elle jette un coup d’œil curieux dans ma chambre. Comme elle est blême ! C’est donc cette fillette qui a triomphé de la jeune athlète aux cheveux enflammés ?

Sans dire un mot, elle entre alors jusqu’à la table qui fait face à la fenêtre. Elle voit des ciseaux à papier, les prend, revient à mai et coupe prestement un des liens de mes poignets. Ensuite, froide et silencieuse, elle sort et disparaît.

Je m’efforce de sortir du diable de ligottage qui m’étreignait. Il me faut deux minutes. Avant que j’en ai fini, je perçois le bruit de la porte du vestibule qui se referme.