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— De quoi ?

— De vous prouver combien je suis sensible à la beauté.

Elle hausse les épaules :

— Vous êtes bête, mais cette moquerie prouve que vous savez où est May. Elle vous a dit, j’en suis certaine, quelle femme je suis. Vous avez donc eu peur, et l’avez conduite quelque part. Je veux savoir où ?

Je ne réponds rien. Alors, elle prend une cordelle :

— Vous voyez, j’étais bien munie de ficelles à votre usage. Celle-ci est de trop. Vous ne craignez pas le revolver, mais vous allez peut-être avoir moins de goût pour le knout.

Elle plie la ligotte au milieu. Cela fait deux lanières, longues d’un mètre.

— Voyons ça !

Elle recule et lève cette arme, puis fait un pas et m’en applique un coup violent. Quel féroce cinglon en plein thorax ! J’en ai le souffle coupé. Je tire sur mes liens. Il faut que je me dégage. Ça ne peut pas durer