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revenue et que quatre ou cinq danses s’étaient succédées. Le sourcil froncé, je me penchai pour inspecter la salle, mi-vide maintenant. On ne dansait plus, et May restait invisible, ainsi que la jeune femme vêtue de rouge qu’elle avait élue pour le tango. Qu’avaient-elles bien pu devenir ?

La musique reprit, puis cessa. Elles ne reparurent point. Une heure plus tard, il me fallut admettre le fait acquis : ma petite et charmante compagne s’était enfuie. J’étais joué, j’étais ridicule. Elle avait dû partir avec la femme pourpre. Mais, que ce fut de cette façon ou d’une autre, l’évidence ne comportait plus pour moi aucune hypothèse intéressante. Seul le fait principal existait à mes yeux : j’avais été abandonné devant ma bouteille d’Irroy, comme un barbon qu’une Agnès fait quinaud.

Je payai et sortis plein de fureur.