ment la soirée m’était favorable. En deux minutes j’avais récolté une femme et un coup de revolver…
Soudain la jeune personne aux yeux candides me dit :
— Avez-vous vu si elle suivait ?
Je tenais pour certain que nulle poursuite ne nous menaçât. Toutefois, par acquit de conscience je regardai en arrière. Nous étions bien seuls ; Jusqu’à la place Clichy, dont la vaste clarté s’éloignait, nulle voiture n’apparaissait.
Je dis en souriant :
— Votre ennemie est perdue, soyez tranquille.
Elle me prit encore la main avec amitié et murmura cette parole inattendue :
— J’ai faim…
Mon ébahissement fut si grand que je restai une bonne demi-minute sans répondre. Enfin, j’articulai :
— Voulez-vous que je vous emmène souper dans un des restaurants ou brasseries qui pullulent par ici ?