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tude me poignait chaque jour au lever pour me posséder jusqu’à la nuit. J’attribuai cela au souci de devoir bientôt parler du retour et de Paris.

Nous avions décidé de recommencer les voyages au matin du lundi, le surlendemain. Or sur une lettre reçue, et que je ne vis point, les deux campagnards muets et paisibles qui nous servaient comme de fidèles ombres vinrent me dire la nécessité où ils étaient de s’absenter trente-six heures, à savoir du samedi soir au lundi matin. Il s’agissait, paraît-il, d’un deuil avec visite chez le notaire, et je ne sais quoi encore, le tout devant se passer à dix lieues de là.

Ils partirent le jour même à dix heures du soir, après avoir accompli tous les actes de leur office. Oh ! ils étaient admirables de conscience. Ils emmenèrent, je ne sais pourquoi, le chien de garde.

La nuit se passa comme de coutume, sans que rien marquât l’absence de ces bons serviteurs. Le dimanche matin naquit et je préparai ma moto pour le départ du lendemain.