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Polia, épouvantée par les exemples la vengeance divine cités par sa prudente nourrice, fit en sorte de se prendre d’amour ; puis elle se rendit au temple où Poliphile gisait mort. Là, pleurant, versant des larmes, elle le prit entre ses bras et le ressuscita. Elle conte que les nymphes de Diane les mirent en fuite, et narre les visions qu’elle eut dans sa chambre ; enfin elle dit comme quoi, étant allée au sanctuaire de Vénus, elle y trouva l’amoureux Poliphile. de

qu’avec une prudence, avec une finesse fort grande, elle eut jugé m’avoir suffisamment persuadée qu’il me fallait prendre du soupçon de ces présages nocturnes, mon adroite, ma rusée nourrice mit fin à ses cordiales semonces, à ses conseils avisés, à ses admonestations. Déjà le ciel avait dissipé les obscures vapeurs, mis en fuite les brouillards de la sombre nuit. Le Soleil d’or, en se levant, avait coloré le jour nouveau, et séché presque la rosée matinale dans les prés herbeux. Émue bien justement, l’âme attristée par les effroyables et pénibles souvenirs, je me pris à soupirer intérieurement. Ma nourrice quitta la chambre ; je demeurai seule. Alors je me PRÈS