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Dès l’arrivée à l’endroit tant désiré, Poliphile nous édifie sur son aménité rare en nous décrivant, fort à propos, ses plantes, herbes et habitants. Mais, d’abord, il décrit la forme de la nef, et raconte comme quoi, au moment du débarquement du seigneur Cupidon, des nymphes, chargées de présents nombreux, vinrent, en grand nombre, audevant de lui pour lui faire honneur. dehors, c’est-à-dire les ailes dressées du divin enfant, sur lesquelles ne soufflaient pas des vents enfermés dans l’outre d’Ulysse (1), mais bien les brises complaisantes chargées de rosée, filles d’Astreus (2) et de l’Aurore vermeille, nous nous tenions, Polia et moi, dans une entière conformité d’humeur, brûlant d’impatience de parvenir à destination, en plein dans un amoureux transport qu’aucun sens humain ne put jamais éprouver ni concevoir, exprimer OILES

(1) Homère, Odyss., X. (2) Père des vents et des astres. Seu genus Astrei fueris, quem fama parentem

Tradidit astrorum...

(Caesar Germanicus, Arat. Phoenom., 105).