Page:Le Songe de Poliphile - trad. Popelin - tome 1.pdf/612

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dans le même ordre que dessus, mais au nombre de neuf, dont la rangée, par le fait de la pesanteur, s’incurvait dans le milieu. La patène d’or, à l’intérieur comme à l’extérieur, était richement décorée d’un excellent bas-relief représentant des petits enfants, des petits monstres, des fleurs et des feuillages, avec un art superbe et admirable.

Donc, devant l’autel très-sacré ci-dessus décrit, autel d’une valeur et d’un travail incroyables, la petite prêtresse attentive, sur un signe, se présenta aussitôt devant Polia prête au sacrifice, en tenant respectueusement le livre du rituel ouvert. Toutes les vierges, sauf la grande prêtresse, s’agenouillèrent prosternées sur le pavé somptueux brillant de pierres précieuses. Alors j’entendis Polia, d’une voix tremblante de dévotion et suppliante, invoquer les trois Grâces divines en lisant cette prière :

« Ô joyeuse Aglaé, ô verdoyante Thalie, ô