Page:Le Songe de Poliphile - trad. Popelin - tome 1.pdf/542

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
La nymphe, ayant suffisamment décrit
à Poliphile les mystères triomphaux et le divin amour, lui conseilla d’avancer toujours plus en des lieux où il pût voir encore d’autres nymphes innombrables en compagnie de leurs très-chers amants, se livrant à mille ébattements parmi les fleurs, sous les ombrages frais, au bord des clairs ruisseaux, auprès des fontaines très-limpides. On verra comme quoi Poliphile, exaspéré par son amour extrême, s’apaisa dans l’admiration que sa belle nymphe lui causa.



on-seulement il se réputerait heureux, mais il le serait encore par-dessus tous, l’homme à qui, par grâce spéciale, serait concédée la jouissance continuelle de ces pompes divines, de ces triomphes célestes, de ces divertissements glorieux, la jouissance de ces lieux charmants, de ces déesses, semi-déesses et nymphes incroyablement belles et parées, l’homme à qui serait accordé de partager son sort avec elles, de les contempler sans cesse. Mais combien plus heureux serait-il encore de vivre auprès d’une nymphe tellement illustre, à la parure virginale exquise et divine, de la posséder