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feuillages et de fruits qui pendait vers le milieu et dont les extrémités légères, dirigées également des deux côtés, étaient soutenues par des liens ondulés. Donc cette porte splendide, élevée sur le plan de l’espace compris entre les colonnades, construite en marbres bien appliqués, était on ne peut mieux située. C’est pourquoi, maintenant que j’en ai fait la démonstration aussi bien que possible, il me paraît opportun de décrire, dans le chapitre suivant, ses ornements magnifiques. Au valeureux architecte importe plus l’être que le bien-être. C’est dire qu’il lui faut, avant tout, savoir disposer excellemment le massif, et posséder dans son esprit, ainsi que je l’ai dit, plutôt la conception de l’ensemble que celle des ornements, qui ne sont qu’accessoires par rapport au principal. La première opération réclame donc l’habileté féconde d’un homme unique. Quant à la seconde, elle est le propre de beaucoup d’ouvriers et d’artisans simples d’esprit, ceux que les Grecs nommaient Ergati, – lesquels, ainsi que je l’ai dit, sont les instruments passifs de l’architecte.