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creux, vide comme une caverne, si ce n’est que le bloc servant de support traversait l’intérieur d’outre en outre, tel qu’il se comportait en dessous, et ménageait un passage, allant de la tête à la partie postérieure, très-suffisant pour un homme. À la voûte dorsale était suspendue, par des cordes d’airain, une lampe allumée brûlant perpétuellement et répandant une clarté de

prison. Grâce a elle je pus admirer, dans la partie de derrière, un sépulcre antique faisant corps avec la pierre même de l’éléphant. Ce sépulcre était surmonté d’une parfaite image d’homme nu, de grandeur moyenne, portant couronne et faite de pierre très-noire. Les dents, les yeux et les ongles étaient revêtus d’argent brillant. Cette statue, dressée sur le couvercle bombé, imbriqué d’écaillés, aux moulures exquises, avançait le bras droit et tenait un sceptre en cuivre doré. La main gauche appuyait sur un charmant écu fait exactement dans la forme d’un os de tête de cheval. On y lisait cette sentence inscrite en petits caractères dans les trois idiomes Hébreu, Attique et Latin :

אם לא כי הבהמה כסתה את בשדי אוי הייתי ערים חפש וחמצא הניחי

ΓΥΜΝΟΣ ΗΝ, ΕΙ ΜΗ ΑΝ ΘΗΡΙΟΝ ΕΜΕ ΚΑΛΥΨΕΝ : ΖΗΤΕΙ, ΕΥΡΗΣΗ ΔΕ, ΕΑΣΟΝ ΜΕ.