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immobile et incliné vers le front. Les oreilles ridées de l’Éléphant étaient écartées et penchées. Sur le circuit oblong du soubassement on avait gravé des hiéroglyphes ou caractères Égyptiens. Le tout, on ne peut mieux poli, avait, dans le bas, la plinthe voulue, le listel, la gorge, le tore, l’orle, avec les astragales ou nervures, avec la cymaise renversée ; en haut, non

moins bien, la cymaise droite, avec les modillons et les astragales, l’ensemble d’une symétrie exquise et en rapport avec l’épaisseur. La longueur de ce soubassement mesurait douze pas, la largeur cinq et la hauteur trois. Les extrémités étaient en forme d’hémicycle. Dans la partie semi-circulaire postérieure, je trouvai entaillé un petit escalier fait de sept marches et servant à monter sur la superficie plane. Je m’y engageai avec ardeur. Parvenu à un espace réservé et de forme carrée, placé juste sous l’aplomb du bord de la housse, j’aperçus une petite porte creusée dans la masse, chose admirable, vraiment, vu la dureté de la matière. Là se présentait une partie évidée, disposée de telle sorte que des barreaux en métal, fixés dans la pierre en guise de gradins, offraient un accès commode et engageaient à pénétrer dans cette machine éléphantique privée de ses viscères.

Aussi, furieusement incité par la curiosité, je montai et trouvai l’énorme et prodigieux monstre absolument