du Nord, dont l’impression dut lui être si vive, et ce sentiment le pénétra tellement qu’il n’est pas rare d’en percevoir, encore de nos jours, la naïve survivance dans le populaire. C’est là comme une impression ancestrale, comme un legs des temps antiques, dont on retrouve encore des traces chez certains Romains d’aujourd’hui, qui s’obstinent à voir dans le Nord l’habitacle permanent d’une barbarie relative. Volontiers, n’était la pudeur moderne, agiraient-ils de même que cet ami de Bessarion, Giovanni Antonio Campano, que sa mère, simple paysanne, mit au monde sous un laurier, que Pie II fit évêque de Crotone et qui, revenant d’Allemagne, s’écria, dès qu’il eut franchi la frontière, en joignant le geste aux paroles, Latines fort heureusement :
Le Latin est plus familier au peuple Italien des
premiers siècles de notre ère qu’à tout autre. C’est
d’ailleurs sa langue nationale. Ses premiers poètes
sentent comme les anciens et s’efforcent à s’exprimer
comme eux. Ils moulent leur pensée dans l’hexamètre
et le pentamètre. Les allusions mythologiques
leur sont habituelles. Au VIe siècle on lit
encore Virgile au forum de Trajan, et les exercices
de style, dans les écoles, ne roulent que sur
la fable ou l’histoire ancienne. Des poèmes comme