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LES SALMIGONDIS.


côté de son frère, près du lit de son bien-aimé Lorenzo, elle baisait sa main amaigrie, elle l’assurait qu’elle était bien réellement sa Flora.

− « Si vous êtes réellement ma Flora, » dit-il, « vous m’expliquerez tant de miracles, vous m’apprendrez qui est ce noble jeune homme qui m’a veillé jour et nuit comme une tendre mère veille sur son enfant, se donnant à peine le repos nécessaire, s’épuisant pour me prodiguer ses soins.

− « Comment, cher frère, vous nommer ce cavalier ? vous dire seulement le nom de notre bienfaiteur ne vous le ferait pas connaître. C’est mon protecteur, mon tuteur, celui qui a veillé sur moi pendant votre absence ; c’est le cœur le plus généreux de toute l’Italie, puisqu’il a sacrifié l’orgueil, la haine de famille, à l’honneur, à la justice. Il a rétabli votre fortune dans notre ville natale, il est… »

− « Il est l’amant de ma chère et charmante sœur. J’ai entendu parler de tout cela, » dit Lorenzo, « et je me hâtais d’arriver pour confirmer son bonheur et jouir du mien, quand une fièvre violente a manqué détruire toutes nos espérances, mais grace à Fabiano Tolomei…

− « A qui vous permettrez d’exercer encore