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LES SALMIGONDIS.


ses habits, sa bourse bien remplie, annonçaient un personnage considérable ; mais quels secours pouvait-on lui procurer en ce lieu écarté ? On ne pouvait songer à le transporter ; cependant, la moitié de sa peine semblait venir de ce qu’il était forcé de retarder son arrivée à Sienne. le nom de sa patrie excita l’intérêt de Fabiano, et il voulut visiter le malade, tandis que l’on apprêtait son repas.

Cependant, Flora, éveillée par le chant de l’alouette, le jour fixé pour son départ, s’aperçut avec surprise, au bruit qui se faisait dans la maison, que Fabiano y avait passé la nuit. Elle attendit donc qu’il fût parti, à ce qu’elle croyait, pour Sienne ; puis, embrassant tendrement sa jeune amie, après q’elle l’eût aidée à s’ajuster en pélerine, seule avec le ciel, en qui elle espérait trouver un guide, un appui, elle quitta le toit hospitalier de son protecteur dévoué. Avec une résolution qui triomphait de la timidité de son sexe, Flora commença son pèlerinage. Sa marche à pied, était lente, souvent indécise, et il était impossible qu’elle pût regagner son amant, qui, monté sur un bon cheval, avait déjà l’avance de plusieurs milles. Maintenant qu’elle se trouvait ainsi abandonnée