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LE FRÈRE ET LA SŒUR.


à l’espérance, et, malgré la triste probabilité de sa perte, elle conservait encore la pensée consolante du retour de son frère. Quand elle avait reçu la petite croix d’or qu’il lui envoya de Milan, on lui dit ce sa part qu’il avait trouvé dans l’archevêque de cette ville un excellent ami. L’on pouvait donc supposer que ce prélat saurait de quel côté Lorenzo avait tourné ses pas en le quittant ; elle se décida en conséquence à s’adresser à lui. Son plan fut bientôt formé. E1le avait un habit de pélerine, et résolut de partir, sous ce costume, pour Milan, le lendemain de l’anniversaire attendu avec tant d’inquiétudes et d’angoisses.

De son côté, Fabiano, ayant appris de Flora les circonstances qui l’engageaient à visiter Milan, bien qu’elle lui eût caché son projet de se rendre en cette ville, résolut de faire le même voyage. Il en prévint sa mère, mais il la pria de n’en rien dire à sa jeune pupille, afin de lui épargner un redoublement de doutes et d’anxiété pendant son absence.

Le jour fatal arrive, et avec lui la soirée qui devait précéder les deux voyages. Flora avait voulu passer cette journée a la villa des Apennins. Plusieur motifs la déterminèrent à choisir


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