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LES SALMIGONDIS.


qu’il prononçait, et dans l’espoir qu’il se lasserait d’une vaine poursuit, elle se borna à une guerre défensive, et n’employa contre lui d’autres armes que l’indifférence la plus complète.

L’absence de la comtesse s’était prolongée ; elle avait été à Naples pour assister aux fêtes de Saint-Janvier, et n’avait point su l’accident arrivé à son fils. Cette dame revenait alors, et Fabiano, qui se trouvait encore à la villa, résolut de partir pour Sienne assez promptement pour y recevoir sa mère. Mais Flora et lui furent bien surpris de la voir un jour entrer à l’improviste dans la chambre où ils étaient ensemble. Flora s’était toujours formellement opposée à ce qu’il s’introduisît dans la chambre où elle brodait ; mais ce jour-là, il avait pris un si bon prétexte que, pour la première fois, il y fut admis, et on lui permit d’y rester quelques minutes. Combien de minutes s’étaient passées depuis son arrivée, c’est ce que ni l’un ni l’autre n’aurait pu dire : elle s’occupait de son ouvrage, et lui se tenait assis à côté du métier, heureux de pouvoir contempler, sans qu’elle s’en aperçût, sa figure aimable, sa taille gracieuse.

La comtesse, à cette vue, montra autant de surprise que de colère ; mais avant qu’elle eût