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LE FRÈRE ET LA SŒUR.


cette gracieuse figure au milieu des fleurs, le spectateur le moins avisé, la vieille Sandra elle même, aurait prédit qu’il serait bientôt guéri par les soins d’un tel docteur.

Flora ne se doutait point des sentimens qu’elle avait inspirés à Fabiano, et des efforts qu’il faisait pour les vaincre. Dès leur première rencontre, sa beauté l’avait frappé, et il s’était déterminé à ne plus s’exposer à la revoir. C’était lui qui avait suggéré l’idée de la placer dans cette retraite isolée pendant le pèlerinage de la comtesse, et il n’avait pas alors le projet de visiter ce lieu ; mais un soir, en allant voir un poulain que l’on élevait pour lui dans les environs, il tomba de cheval, et reçut cette blessure qui l’obligea de recevoir les soins de celle qu’il redoutait, de passer deux mois sous le même toit. Déjà disposé à sentir le pouvoir de ses charmes, sa douceur, sa patience inaltérable envers lui, tant qu’il fut en danger, achevèrent de le subjuguer ; cependant il voulut encore combattre une passion dont il reconnaissait l’extravagance. Il revint à Sienne, décidé à l’oublier ; mais il retourna à la villa, certain que d’elle seule dépendaient sa vie ou sa inort.

Le comte Fabiano ne croyait d’abord avoir à •