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LES SALMIGONDIS.


de son appartement, que de figurer dans une fête donnée par les ennemis de sa famille ; du moins qu’elle choisisse elle-même. Parlez, noble demoiselle, voulez-vous demeurer avec nous, ou bien vous retirer ? »

Elle ne répondit rien ; mais levant ses yeux pleins le douceur, elle salua Fabiano et la comtesse, et sortit de la salle.

Depuis ce temps Flora ne s’éloigna jamais des appartemens intérieurs du palaîs, et ne revit plus Fabiano. Elle n’avait point remarqué les éloges qu’il avait prodigués à sa beauté, lors de leur première entrevue, et bien qu’il exprimât souvent son intérêt pour sa jeune pupille, il évitait de s’exposer au dangereux pouvoir de ses charmes.

Elle menait la vie d’une prisonnière, ne se promenant parfois dan le jardin que lorsqu’il ne s’y trouvait personne. Du reste ses momens étaient entièrement a sa disposition, et aucun commandement ne portait atteinte à sa liberté. Ses travaux étaient volontaires. Rarement la comtesse la voyait, et elle se trouvait au milieu des suivantes de cette dame dans la position d’une pensionnaire séculière dans un couvent, tenue de se renfermer dans son asile, mais non