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LES SALMIGONDIS.


attendant quelques-uns des leurs, Fabiano parcourait le cercle féminin qui entourai amère, adressant à chacune des choses agréables ou plaisantes. Toutes les fois que son œil caressant et gai se portait sur un de ces jeunes visages, il y faisait naître un doux sourire, et tous les cœurs battaient de joie à ses innocentes flatteries. Après une ou deux phrases galantes, il aperçu Flora qui, cherchait à se cacher derrière ses compagnes.

—— « Quelle est cette fleur, » dit-il, qui veut se dérober aux regards ? » Mais frappé de la noble modestie de son maintien, de ses yeux baissés, de la rougeur légère qui couvrit ses joues, il ajouta d’un ton plus sérieux : « Est-ce un ange du ciel qui habite parmi vous ? »

—— « C’est un ange en effet, monseigneur, » dit avec empressement la plus jeune de la troupe, qui aimait tendrement sa bonne amie Flora. « C’est un ange, car c’est Flora Mancini. »

—— « Mancini ! » répéta Fabiano, en prenant un air à la fois plus affable et plus respectueux : « Êtes-vous, madame, » dit-il, « la fille orpheline d’Ugo Mancini, la sœur de Lorenzo, remise par lui sous ma garde ? » Depuis la soirée