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LES SALMIGONDIS.


qu’il cessa de parler, Fabiano, fier de cet appel fait à sa générosité, en présence de ses amis et d’e ses parens, n’hésita pas à accepter ce qui lui était proposé, et répondit : « Je reçois et promets solennellement de remplir la charge honorable que vous m’offrez. Je me déclare, devant cette illustre assemblée, le tuteur, le protecteur de votre sœur : elle vivra en sûreté sous la garde de mon excellente mère, et si le ciel permet votre retour, elle vous sera rendue pure et sans tache, comme elle l’est maintenant. »

Lorenzo s’inclina. Sa voix ne put se faire passage quand il pensa qu’il allait se séparer de sa Flora peut-être pour toujours. mais il ne voulut pas montrer sa faiblesse devant ses ennemis. Il prit la main de sa sœur, jeta sur sa taille légère et enfantine un regard de profonde tendresse, puis, après avoir murmuré une bénédiction, il baisa le front pâle de la pauvre enfant abandonnée, salua une seconde fois le comte Fabiano, et sortit de la salle d’un pas lent et calme. Flora, comprenant à peine ce qui venait de se passer, restait tremblante et baignée de pleurs sous son voile. Fabiano prit sa main, et la conduisit à sa mère, à laquelle il parla ainsi : « Ma-