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LE FRÈRE ET LA SŒUR.


la cour d’un vaste palais. Pas un domestique ne se trouvant sur leur passage, ils montèrent le spacieux escalier. Flora avait écouté les instructions de son frère avec une respectueuse attention, Il lui avait dit de reprendre sa sérénité, et cependant il allait la quitter ; il voulait qu’elle espérât, et il parlait d’une absence de cinq ans, terme sans fin pour une imagination enfantine. Elle promit d’obéir, mais les sanglots étouffaient sa voix, et ses membres affaiblis n’auraient pu la soutenir sans le secours de Lorenzo. Il s’apercut qu’ils entraient dans un appartement habité, éclairé avec profusion, et retenant ses pleurs, elle se cacha soigneusement sous les plis de son voile. Après avoir traversé plusieurs pièces, conduits par les serviteurs du logis qui les supposaient invités à la fête dont les préparatifs se voyaient partout, ils furent enfin introduits dans une salle remplie de tout ce que Sienne possédait de beauté et de noblesse. Tous les yeux se fixèrent sur le jeune couple. La taille imposante de Lorenzo et l’expression douce et fière de ses beaux traits disposaient les dames en sa faveur, tandis que les cavaliers cherchaient à pénétrer ce que leur cachait le voile de Flora.