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LES SALMIGONDIS.


ainsi ; car si nos fortunes étaient changées l’une pour l’autre, sans doute une telle confiance me semblerait hautement flatteuse. » Alors il pria sa sœur de se parer promptement de ses plus beaux habits, de s’envelopper de son voile, et de le suivre… Elle obéit, car le premier, le plus cher de ses devoirs était d’obéir à son frère. Mais elle pleurait amèrement, tandis que ses doigts tremblans tressaient ses longs cheveux et changeaient rapidement sa toilette.

Ils sortirent tous deux. Lorenzo marchait lentement, et employait les précieux momens qui lui restaient à consoler sa jeune sœur, à lui donner ses derniers conseils. Il promit de revenir bientôt s’il le pouvait ; mais s’il était forcé de prolonger son absence au-delà de ses souhaits, il jurait du moins solennellement d’être auprès d’elle dans cinq ans à dater de cet instant, s’il était alors vivant et libre. Il l’exhorta à reprendre sa sérénité, et dans le cas où il lui serait impossible d’avancer le terme fixé pour son retour, à conserver toujours bonne espérance jusqu’à cette époque. Il lui fit aussi promettre de ne prendre aucun engagement matrimonial ou religieux pendant ce laps de temps.

Arrivés à leur destination, ils entrèrent dans