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LES SALMIGONDIS.


regagner l’asile où elle ne devait pas revoir son protecteur bien-aimé. Enfin elle vit au coin d’une rue l’image d’une madone, devant laquelle brûlait une lampe, et qu’elle savait proche de son logis. Avec la dévotion qui caractérise les habitans de cette contrée, elle se mit à genoux pour remercier la sainte Vierge du secours qu’elle lui accordait ; elle la priait pour son frère, quand un bruit de pas se fit entendre, et bientôt la voix de Lorenzo frappa son oreille, elle se sentit enlacée dans ses bras. Cela paraissait un miracle, mais il était réellement là, toutes ses craintes avaient cessé.

Lorenzo s’informa avec anxiété du motif qui l’avait amené seule en ce lieu ; l’explication fut prompte et facile ; il lui conta à son tour ses infortunes de la matinée, et le sort qui le menaçait si la généreuse intercession de Fabiano ne l’eût détourné ; toutefois, il hésitait à dire la triste vérité ; il n’avait pas reçu un pardon complet ; il était banni, condamné à mort si le jour suivant le retrouvait dans les murs de Sienne.

Pendant qu’il parlait, ils étaient arrivés à leur logis, et Flora, avec un soin féminin, plaça un simple repas devant son frère, puis se hâta