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pendant les dernières semaines : elles ne savaient point que la puissance française était détruite au Canada, que le drapeau anglais flottait sur tous ses forts, qu’un gouverneur anglais régissait toute la colonie. Après la remise des possessions françaises en ce pays à la Grande-Bretagne, les Français qui désirèrent retourner dans leur patrie eurent la permission de partir ; mais le plus grand nombre préféra rester, et l’on accorda à ceux-ci le libre exercice de leur culte, et d’autres priviléges dont jouissent encore leurs descendans, qui forment la grande masse de la population canadienne. Du Plessis fu tun des premiers à fuir un pays où sa conduite inhumaine l’avait rendu généralement odieux. L’histoire d’Aimée s’était répandue avec toutes ses circonstances, et avait excité le plus vif intérêt pour les deux amans. Dès que l’on sut que Bougainville, qui n’était qu’évanoui lorsqu’on le crut mort, était revenu presque miraculeusement des portes du tombeau, de nombreuses pétitions furent adressées au gouverneur pour obtenir sa grace. Les parens d’Augustin du Plessis, eux-mêmes, honteux de la dureté brutale de son frère, témoignèrent leur intention d’ensevelir le passé dans l’oubli ;