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tomba sur le gazon en cachant son visage avec son bras. Pendant quelques minutes Maraka respecta son silence. Mais impatiente d’exprimer ce qu’elle sentait, elle s’aventura à lui parler.

— « Mon enfant, » dit-elle, « sais-tu que nous sommes dans notre île, que c’est ta fontaine chérie que tu entends à côté de toi, que ce sont tes fleurs qui embaument l’air ? Viens, ma belle et chère fille, laisse-moi te placer sur ton lit de mousse ; là tu dormiras jusqu’à l’heure où tu seras éveillée par le chant des oiseaux et le bourdonnement des abeilles. Viens, la lune descend vers l’Occident, et l’étoile du matin commence à luire de l’autre côté du firmament. »

Aimée se souleva de nouveau, regarda sa nourrice d’un oeil fixe comme si elle eût en vain cherché à comprendre ses paroles, et ne lui répondit point. La bonne Maraka redoubla ses tendres supplications, et la pauvre fille dit enfin d’une voix languissante :

— « Ma mère, ne m’as-tu pas parlé des oiseaux qui me réveilleront par leur chant matinal ? mais lui, il ne les entendra pas ! Le bourdonnement