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neur. Cet ancien édifice existe encore ; mais le pont-levis, les fossés qui le défendaient, même la noble avenue d’ormes qui y conduisait ont disparu, et sa grandeur, la forme de son architecture, attestent seules sa gloire passée.

Gaston, le fidèle valet de chambre de Bougainville, attendait Aimée et les Indiens avec une vive anxiété. Au premier son de leurs pas, il demanda et reçut d’eux le mot convenu, fit baisser le pont, et la petite troupe y passa précédée de la jeune fille, qui se trouva, en moins de deux secondes, à côté du lit de son amant.

À la nouvelle de l’approche des ennemis, tous les domestiques, à l’exception d’une vieille servante, avaient abandonné le château. Gaston avait donc pu choisir l’appartement qui lui convenait le mieux, et avait établi son maître dans la salle d’entrée, où il se trouvait alors enveloppé de son manteau et prêt à être transporte. Il paraissait endormi ; cependant, lorsque Aimée se penchant sur lui, approcha de ses lèvres un des lis que Maraka avait semés sur la litière, cette odeur balsamique parut le ranimer. Il ouvrit les yeux, les attacha pour un instant sur le visage de son amie, prononça faiblement son nom,