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dans les cieux. Une foule de pensées oppressaient le cœur de la jeune fille. La vie sauvage qu’elle avait menée sous la conduite d’un être indiscipliné que l’affection soumettait à tous ses caprices, avait augmenté l’empire que des passions et une imagination ardente exerçaient sur son esprit. Emue par la scène qu’elle contemplait, elle murmurait une prière, puis se rappelait avec attendrissement la douce pitié du père Clément ; songeant ensuite à son amant blessé, mourant, elle fondait en larmes ; mais bientôt l’espérance renaissait dans son ame, quand elle se le représentait heureusement transporté dans son île chérie, où elle le nourrissait des plus beaux fruits, le ranimait par la suave odeur de ses fleurs ; enfin ces vagues rêveries se changèrent en un sommeil profond et paisible. Lorsqu’elle s’éveilla la lune avait atteint son zénith, et ses rayons tombaient à plomb sur le rocher. Comme elle se hâtait de se lever, elle entendit des pas et distingua l’ombre d’une personne qui devait être à côté d’elle. Croyant que c’étaitMaraka ou soncompagnon, elle se retourna vivement ; mais au lieu de ceux qu’elle s’attendait à voir, la même figure qui l’avait suivie depuis