Page:Le Salmigondis tome 1 1835.djvu/400

Cette page n’a pas encore été corrigée

cordant aux sons majestueux de l’orgue, aux chants religieux de ces saintes filles qui vous ont nourrie dans leur sein comme un enfant chéri ? »

— « Et que j’aime avec toute la tendresse d’une fille, en y joignant une reconnaissance plus que filiale. Croyez que je n’oublierai jamais ni leurs bontés, ni leurs pieux enseignemens que je n’ai jamais cessé et ne cesserai jamais de suivre. Mais ma mère était un enfant des forêts, elle m’a transmis avec son sang l’amour de la nature, de la liberté. Mon oreille n’est jamais fatiguée de la musique de ces vagues turbulentes dont vous parlez avec tant d’horreur. Ma dévotion s’enflamme en contemplant l’immense voûte du ciel soit lorsque le soleil radieux du midi l’éclaire, soit lorsqu’elle est ornée par des myriades d’étoiles ; et mon œil parcourt avec un délice toujours nouveau le paysage inculte et ses aspects si riches, si variés. »

— « C’est là de l’enthousiasme propre à la première jeunesse et que le temps et les chagrins qu’il amène auront bientôt amorti. Alors, ma fille, tu regretteras l’asile paisible que tu as abandonné. Viens donc, pauvre brebis trop