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— « Cependant tu as fui les lieux où il est adoré, les autels où son image est révérée ; tu as renoncé aux œuvres de charité qu’il était de ton devoir d’accomplir dans cette sainte maison, pour aller au milieu des déserts, où pas un chant ne s’élève en l’honneur du Très-Haut, où l’éternel n’a point de temple ! »

— « Mon père, l’univers est son temple. Comment un étroit espace que des mains humaines ont séparé du reste de la terre, serait-il exclusivement consacré à son service ? Pensez-vous que l’humble offrande d’un cœur soumis et sincèrement repentant de ses fautes, soit rejetée du créateur, parce qu’elle lui est adressée du sein de la solitude où ses plus beaux ouvrages rappellent seuls sa présence ? Oui, dans mon île hospitalière je l’ai prié avec une ferveur aussi vive, aussi pure que lorsque au milieu d’une foule dévote je me prosternais devant ce saint autel et ces objets consacrés. »

— « Il est donc vrai, » dit le père Clément avec plus de tristesse que de colère, « il est donc vrai, vous avez habité cette île déserte, vous avez bravé la fureur de ces effrayans rapides qui en défendent l’approche, et préféré leur bruit dis-