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alliés éloignés de notre gouverneur, M. de Vaudreuil, auquel ils confièrent leur fils orphelin, et qui remplit dignement la charge que cette confiance lui imposait. Le jeune Bougainville paya ses soins vraiment paternels, par la soumission et la tendresse qui leur étaient dues, et jouit de la faveur de son tuteur jusqu’à l’époque où, après un séjour de quelques années dans ce pays, il prit un attachement que M. de Vaudreuil refusa d’approuver et de sanctionner. L’objet de cet attachement était la fille d’un officier français et d’une Indienne dont la rare beauté et l’intelligence remarquable l’avaient captivé. Comme il était maître d’une grande fortune, il fit donner une éducation brillante à celle qu’il aimait, la convertit à sa religion, et l’épousa, bien qu’il appartînt à une famille considérable. Peu de temps après son mariage, les devoirs de son état l’appelèrent dans une partie éloignée de la colonie, et il mit sa femme sous la protection des sœurs de l’Hôtel-Dieu pendant son absence. Bientôt il périt victime de la barbarie des sauvages et sa veuve le suivit de près, laissant une petite fille, d’environ deux ans, aux soins et à l’amitié des religieuses. Cette enfant