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pas du côté de la plantation de son maître, dans l'espoir de l’apercevoir. En approchant de la maison, il vit que les volets en étaient fermés, et supposant que la famille était absente il s’aventura à franchir les bornes des plantations. A quelques pas de lui, il aperçut une femme assise au pied d'un arbre dans l’attitude de l'accablement le plus profond. Persuadé qu’il avait sous les yeux l’objet de sa curiosité et de son intérêt, il s’avança vers elle. Le bruit de sa marche tira la jeune fille de sa rêverie ; elle se leva et se disposait à rentrer au logis, quand sa beauté, ses malheurs inspirèrent tout à coup au jeune marin la résolution de lui offrir ses services. Il la pria de s’arrêter et de l’écouter un moment. Elle s’arrêta, le regarda comme si elle eût voulu lire au fond de son cœur. La franchise, la loyauté étaient peintes sur sa physionomie, et la confiance que l'expression de ses traits donnait à Perdita fut encore augmentée par la manière respectueuse avec laquelle il lui parla. « J’ai quelque chose d’important à vous communiquer, » dit-il, « mais veuillez vous éloigner quelque peu, nous pourrions être aperçus d'ici, » et il montrait l'habitation. Elle le condui-