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être !… Quel frisson voluptueux s’empara de mes sens au contact de ces baisers d’homme ! Tout mon corps tressaillait… je bandais… Oui, je bandais… Si j’avais eu à faire à un homme expérimenté, il aurait deviné mes désirs, il m’aurait satisfaite, mais un puceau, auquel on doit faire la leçon, ne pouvait comprendre les besoins d’une amoureuse. Cependant de plus en plus excitée, je passai mes bras autour de son cou et nos deux bouches s’unirent en une caresse que nous aurions voulu prolonger, si ma bonne, qui était aux aguets, craignant une surprise de ma mère, ne nous avait priés de nous séparer. Mais à la porte elle lui dit de venir le soir, qu’il serait heureux.

Il arriva à l’heure précise.

Marietta le fit cacher. J’étais sensée ne rien savoir. Elle le prévint qu’étant toujours en état de péché, par les désirs sensuels qui me tourmentaient, je faisais comme la Madeleine, je priais toute nue.

— Elle se met à genoux sur un fauteuil, lui disait-elle, et pendant qu’elle prie je dois la caresser. Depuis quelque jours elle est tellement amoureuse que malgré tous les efforts que je fais pour la satisfaire je ne puis arriver à la calmer. Tenez-vous tout près de la porte et au premier signe venez me remplacer. Pour que la surprise lui