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vous n’avez qu’à les prendre !… Je vois, cher monsieur, que vous êtes embarrassé, que vous n’osez dire oui, mais que vous ne voulez pas dire non. Je vois aussi que vous doutez un peu de tout ce que je vous révèle !… Pour que vous soyez bien certain que je n’exagère point vous pourrez vous-même vous rendre compte des sentiments que ma chère maîtresse a pour vous. Comme je vous l’ai dit, elle est couchée en ce moment. Je vais la prévenir que vous désirez la saluer, cela lui fera plaisir. Elle vous donnera la main, pressez-la lui légèrement. Si elle répond à vos pressions, continuez à serrer, et si elle laisse sa main dans la vôtre, alors n’hésitez pas à la lui baiser et longtemps. Pendant tout ce langage mystérieux, parlez-lui de choses agréables, faites-lui des compliments, dites-lui que vous avez rêvé d’elle, enfin soyez galant et vous saurez à quoi vous en tenir.

Aucune de ces recommandations ne m’ayant échappé, je me couchai, immédiatement.

Le galant fut introduit. Tout se passa comme la bonne l’avait dit : Les mains furent prises, pressées, et couvertes de baisers.

Le rêve imaginaire, inventé par Marietta, et interprété on ne peut mieux, me prouva que mon futur amant n’était pas si bête. Il me raconta avec une assurance stupéfiante qu’il avait rêvé que nous conjuguions le verbe