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ne serai jamais en position d’épouser une gentille personne comme Mademoiselle Letty, je dois rester dans les limites des convenances.

Elle. — Est-ce qu’on a besoin de s’épouser pour s’aimer ? Mais au contraire, on s’aime bien mieux quand le mariage ne se met pas en travers. Et la preuve c’est que presque toutes les femmes mariées, les grandes dames surtout, ont des amants. À votre âge on a besoin d’avoir une charmante petite maîtresse qui vous embrasse, que vous caressez, que vous déshabillez, que vous couchez. Une fois là, vous oubliez le monde entier avec elle. Cela ne vaut-il pas mieux que tous les mariages possibles ? Voyez-vous, cher maître, amour veut dire : plaisirs mystérieux et ma chère maîtresse désire cet amour mystérieux que vous seul pouvez lui donner, car c’est vous seul qu’elle aime avec une ardeur irrésistible. J’ai raisonné, j’ai essayé de la calmer, elle me répond toujours ; je l’aime je veux être à lui.

Lui. — Vraiment, je suis confus, je regrette ce qui arrive, mais que faire ?

Elle. — D’abord, cher monsieur, on ne doit jamais regretter d’être aimé, adoré d’une jeune et jolie fille. Quant à ce que vous devriez faire, si j’étais à votre place je ne réfléchirais pas tant, je profiterais de l’occasion, je pren-