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Cette horrible fin dans un pareil moment, provoqua dans tout mon être, un tremblement nerveux si violent que, sans un effort surhumain, dont je ne me serais jamais crue capable, il est probable, qu’une attaque ne m’aurait point ménagée.

Un peu revenue de l’effet douloureux de cet engourdissement qui m’avait envahie, et envisageant le triste état de ma position, je crus avant tout qu’il était de mon devoir d’avertir la famille ; elle arriva m’intimant l’ordre de quitter la maison et au plus tôt. On ne me laissa que le temps de ramasser mes effets, mes bijoux et de prendre, à la dérobée, les quelques Banknotes que je n’avais pas encore serrées… heureusement. Quant à ma caisse, elle fut saisie.

— Tu vois, chère Letty, que mes beaux jours n’ont point été sans nuages, sans de gros nuages, avec le Diable et son train…

Je passerai sous silence les mille péripéties que j’eus avec la famille en interpellations, en explications, en réclamations etc. J’aime mieux te raconter mes derniers désordres, loin de toi, où je fus encore grugée, pillée, volée. Que le vit nous fait faire des bêtises, chérie. Tâche de ne pas te laisser pincer comme je l’ai été.

Je me retirai chez moi, attendant les événements.